Vers la projétation complexe
Le mouvement international de pensée Bio-digital se développe sur un axe franco-coréen. Il rassemble des universitaires et des créatifs. Ces spécialistes concilient les nouvelles méthodes d’analyse scientifiques et les nouvelles démarches de création et d’aménagement. Ils veulent répondre aux nouvelles exigences des populations et satisfaire aux nouvelles contraintes planétaires.
Ce mouvement de pensée s’intéresse aux nouvelles méthodes de constitution / re-constitution du réel proposées par le numérique et le biologique.
Comment le paramétrage, l’algorithmie, l’écosystémie, l’auto-organisation, peuvent-ils féconder et enrichir les démarches de projet dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme, du paysage, de l’agriculture, de la gouvernance, de l’art, du développement durable? Telle est la question centrale. Les nouvelles démarches de projétation sont à examiner.
Au sein de ce mouvement de pensée, les « Architectes bio-numériques » étudient comment les sciences et les techniques d’avant-garde (sciences de la complexité, numérique) influencent les manières de travailler, d’habiter, de produire, de collaborer, de mutualiser, d’inventer, de construire, d’organiser et de ré-organiser notre cadre de vie.
Le workshop « 2017 Paris-Seoul bio-digital City » : architecture et Âme numérique de la ville
Le workshop se tiendra du 27 août au 04 septembre septembre 2017 au Seoul Science Center.
A cette occasion, nous rechercherons comment l' »Âme numérique de la ville« , peut enrichir nos cultures architecturales, artistiques, philosophiques, sociales.
Les réseaux sociaux, les données de monitoring des transports, les souvenirs urbains stockés et partagés sur internet, sont des expressions numériques de l’âme de la ville. Cette dernière s’inscrit dans une matérialité et elle est donc à la fois réelle et virtuelle, instantanée, capable d’enregistrer l’histoire et de prévoir les évolutions.
Les big data, les méthodes numériques, les nouveaux moyens de communiquer font naître de nouvelles cultures, de nouvelles manières d’organiser la société, le travail, les loisirs.
Cette nouvelle « âme urbaine, architecturale, biologique et humaine » est filtrée par des algorithmes. Elle agrandit l’âme vécue par chaque individu et l' »âme collective » de l’ensemble des usagers.
La ville doit être un lieu qui rassemble et hybride ces cultures et les techniques de pointe pour les mettre au service de ses utilisateurs.
Le Mouvement bio-numérique cherche dans l’Âme de la ville des réconciliations harmonieuses entre l’homme et sa ville, entre l’homme et la nature mais aussi entre les hommes.
Le Laboratoire Expérimental de la Cité des sciences et de l’industrie (Paris), partenaire du workshop
Ce Laboratoire rassemble L’ADIK (Séoul et Daegu) et l’Atelier international expérimental pour la Cité bio-numérique (Paris). Il expérimente les nouvelles méthodes d’organisation appliquées à l’aménagement à la construction au territoire. Des workshops sont régulièrement organisés à Paris et à Séoul.
Les workshops sont dirigés par Seungnam Baek, Claire Bailly et Jean Magerand, architectes, chercheurs et enseignants en écoles d’architecture.
Depuis 2012, ce Laboratoire Expérimental réunit des équipes internationales de jeunes chercheurs issus de tous les domaines universitaires, inventifs et techniques : architectes, écologues, sociologues, biologistes, agronomes, mathématiciens, philosophes, paysagistes, roboticiens, théoriciens de l’informatique, urbanistes, économistes, spécialistes de la santé, etc.
Les projets du Laboratoire sont bio-numériques c’est-à-dire qu’ils sont d’abord écologiques et soutenables. Ensuite, ils utilisent le numérique, les big data, l’optimisation par l’informatique et d’une manière générale les technologies les plus avancées.
L’algorithmie territoriale, la modélisation spatiale, l’optimisation paramétrée, les données structurellles complexes, l’écosystémie méthodique, le co-working auto-organisé, les solidarités collaboratives, les mutualisations complexes, le bio-mimétisme organisationnel, l’auto-organisation agronomique, sont expérimentés dans ces projets « bio-numériques ».
Pour arriver à ses fins, le Laboratoire identifie de nouvelles méthodes, de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques, de nouveaux savoir-faire, de nouveaux arts de vivre. Il les assemble dans des projets d’aménagement complexes.
Les jeunes chercheurs utilisent, valorisent et croisent, les connaissances techniques, scientifiques, industrielles, sociologiques les plus pointues dans des projets urbains, architecturaux ou agricoles. L’objectif est de concevoir, d’expérimenter, de construire et de gérer, les cités, les bâtiments, les agricultures, par des méthodes optimisantes et innovantes.
Les chercheurs produisent, grâce au numérique, des prototypes urbains auto-organisés et intelligents, des modèles de cités hyper-recyclantes, des architectures algorithmiques, des agricultures bio-optimisées, des micro-systèmes économiques, des contrats sociaux mutualisés et auto-solidaires, des agricultures urbaines et robotisées, des immeubles optimisés de grande hauteur, des cellules d’habitation multi-usage, des espaces de biodiversité bio-boostés, des fermes verticales auto-suffisantes et auto-recyclantes, des macro-fermes permacoles, des organisations associatives solidaires et mutualisées.
L’exposition d’œuvres d’art bio-numériques, une autre manière de réfléchir à l’âme numérique de la ville
En parallèle à ses travaux sur l’urbanisme, l’architecture et le paysage, le Laboratoire Expérimental a constitué des « équipes artistiques » qui produisent des oeuvres complexes « bio-numériques ». Ces dernières ré-interprètent, dans le domaine de l’art, les méthodes et démarches inventives testées dans les domaines territoriaux.
Les équipes artistiques réunissent un architecte, un artiste et des spécialistes du numérique (informaticiens, mathématiciens, roboticiens).
Elles fabriquent des oeuvres d’art bio-numériques, toutes réalisées à partir d’un même cahier des charges.
L’ensemble de ces démarches et projets a été présenté à la Cité des sciences et de l’industrie, tout au long de leur élaboration. Le public a pu interagir avec les chercheurs et les concepteurs.
Les oeuvres bio-numériques seront exposées pendant le workshop au Seoul City Hall.
Vers de nouvelles compétences de l’architecte
Les architectes bio-numériques étudient comment l’architecture doit intégrer, dans ce contexte, de nouvelles manières d’organiser la ville et l’habitat. Ils expérimentent de nouvelles méthodes pour développer cette « Âme numérique de la ville« .
Les architectes sont capables de ressentir, de comprendre cette âme de la ville. Ils peuvent utiliser de manière spécifique les outils numériques pour mieux analyser et mieux ré-inventer ce que peut devenir l' »âme augmentée de la ville« .
Le workshop et l’exposition mettront en évidence la force de proposition des architectes dans la société ; ils sont capables d’utiliser les outils, les méthodes et les techniques les plus performantes. Avec celles-ci, ils savent construire et d’aménager encore mieux et fabriquer des cadres de vie plus agréables.
Le Mouvement pour l’architecture bio-numérique lance un nouveau débat
À l’occasion du workshop de septembre à Séoul, des conférences réuniront des architectes bio-numériques français ou coréens. Leurs exposés permettront de comprendre comment mieux se saisir du numérique pour installer de nouveaux cadres de vie.
Pendant le congrès, nous souhaitons que les jeunes participants au workshop puissent discuter de leurs travaux avec le public et avec les architectes-congressistes afin de recueillir les avis et les critiques, afin de faire connaître leurs nouvelles méthodes et afin d’échanger.
Il s’agit de créer un lieu de débat, entre architectes, sur le thème de la prospective et de l’avenir des savoir-faire des architectes.
Au niveau international
Au-delà du congrès de l’UIA de septembre, le mouvement des « Architectes bio-numériques » souhaite provoquer un débat sur la nouvelle modernisation de nos savoir-faire professionnels.
La production des architectes doit aujourd’hui accompagner cette mutation de la création que porte le numérique et le data mining. Comme au début du 20ème siècle, les architectes doivent être le fer de lance de l’expérimentation sociale et sociétale.
Les architectes bio-numériques veulent rassembler toutes les énergies créatives afin de montrer que les techniques avant-gardistes ne sont pas forcément des méthodes aliénantes et inhumaines ; elles peuvent servir à inventer des villes et des architectures plus agréables à vivre et plus respectueuses des milieux naturels.
Nous invitons les architectes de tous les pays à se joindre à nos réflexions franco-coréennes afin d’engager un grand débat international sur tous ces sujets.
Les partenaires
Laboratoire EVCAU (ENSAPVS), Université de Mons (Belgique), IUI, Korean Institute of architects, Institut Jacques Monod, Université Paris Diderot, l’Institut Français à Séoul, Architectural Design Institute of Korea, Ambassade de France en Corée, Seoul Citizen Hall, Seoul City Hall, Seoul Science Center, Yeungnam University (Daegu), Chungang University (Séoul)
Les sites internet